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Laura Gozlan est née en 1979 à Beauvais. Elle vit et travaille à Paris. Après avoir suivi des études de scénographie à l’Aalto University, Scandinavian Design School (Helsinki) et à l’EnsAD (Paris), elle est diplômée du Fresnoy, Studio national des Arts Contemporains où elle a étudié avec André S.Labarthe et Chantal Akerman jusqu’en 2007.

Ses installations combinent souvent des images en mouvement avec des figures sculpturales qui peuvent être perçues comme anthropomorphes, mobilisant des prothèses, ou d’une physicalité troublante. La relation entre son travail sculptural et audiovisuel se manifeste non seulement dans l’installation, mais aussi dans la manière dont elle manipule les objets devant la caméra, leur conférant de nouvelles significations. Elle met en scène un personnage androgyne qui, par l’inhalation de substances ou l’onanisme, plonge dans des états de conscience altérés et explore leur potentiel de transformation plus large.

Depuis 2019, elle met en scène une série de micro-fictions qui relatent les expériences et les mutations d’un personnage récurrent et parfaitement solitaire que Laura Gozlan interprète : Mum. Elle met en jeu son propre corps dans ce personnage, devenu la figure centrale des épisodes d’un récit tentaculaire. Mère archaïque, vampire, spectre, momie, Mum endosse et renverse les codes du Féminin Monstrueux du cinéma d’horreur industriel tout en conservant leur signification politique et grotesque. Les opérations et les pratiques de Mum résultent d’une utilisation déviante des technologies, qui révèlent leur profondeur ésotérique et souvent archaïque. Ses échecs la conduisent sur la piste d’autres opérations plus torves: programme transhumaniste de prolongation de la jeunesse opéré par l’inhalation de vapeurs de momie dans un bang; clonage ou auto-duplication opéré par onanisme magique; manœuvres politiques également opérées par magie sexuelle et onanisme.

Parmi les expositions collectives auxquelles elle a participé dernièrement, citons Possédé.e.s, curaté par Vincent Honoré et Anya Harrisson au Mo.Co. à Montpellier (2021) et When the time swirls curatée par Maija Rudovska à Futura, Prague (2019). Parmi ses récentes expositions personnelles: Pacify your lust à Bratislava et Onanism Sorcery à 40mcube — CAC Rennes (2021), Foulplay à la Galerie Valeria Cetraro à Paris et The hierarchy of lows aux Bains-Douches — CAC Alençon (2022), At it’s peak aux Limbes à Saint-Etienne (2023) et un double solo avec Šimon Chovan à Holešovická Šachta à Prague, The New Wounded.

 

Pendant son temps de résidence au Lieu de fabrication Semis, dont le développement et la diffusion a également reçu le soutien du FRAC Picardie, elle a travaillé sur le projet Now you’re inside me. Cette œuvre est un film expérimental tourné dans les carrières de Berny-Rivière.

Now you’re inside me emprunte les ressorts du film d’épouvante et propose une séquence à huit-clos où se déroulent une série d’événements anormaux qui n’offrent aucune résolution mais remettent en question la lucidité des protagonistes. La vidéo interroge en sous-texte les modes d’existence des spectres et de la mémoire collective.